Marina Viotti : Opéra rock

Elle est nommée aux Grammy Awards pour sa prestation explosive avec Gojira aux JO de cet été. Nous avons rencontré la plus rock'n'roll des cantatrices.

Par Catherine Schwaab

Cette cantatrice franco-suisse aux origines piémontaises dégage une chaleur contagieuse. Spontanée et intègre, elle impressionne par sa présence mais n’a rien d’une diva. Marina n’évacue aucune question. Ni sur les aléas de la voix, ni sur le jeunisme effréné dans le milieu lyrique, ni sur le sexisme, ni sur son cancer, ni sur la mort de son père Marcello Viotti. Un chef d’orchestre réputé emporté à 50 ans par un AVC en pleine répétition. Marina avait 19 ans. Un cataclysme.

« Mon père ne m’a pas connue chanteuse d’opéra. » Il l’a connue flûtiste, et plutôt punk, chantant dans un groupe de metal. Ouvert, il s’intéressait au registre. « C’était un homme généreux, aimant, il nous a donné confiance. Il pouvait faire sept heures de route dans la nuit depuis Amsterdam, Vienne ou Munich où il dirigeait pour venir à notre anniversaire, et repartir. On était une famille si soudée… » 

À tous à l’époque, elle a caché sa maladie, un lymphome...

Son cancer à 32 ans, elle l’attribue en partie à ce deuil impossible. « C’est lié à des émotions bloquées dans le thorax. J’ai lutté si fort pour ne pas craquer. » À tous à l’époque, elle a caché sa maladie, un lymphome, enduré les chimios sans broncher entre 2019 et 2023 pour ne pas imprimer l’image de « la chanteuse cancéreuse qui risque de ne pas finir l’année »....

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L'article en intégralité est à retrouver dans le numéro 3 de MULTI.