- Rédaction
- 28 févr.
- 3 min de lecture
caroline anglade : on me propose enfin des rôles plus denses
Nous avons passé l’après-midi avec la comédienne dans son quartier. Cinéma, littérature, théâtre… Discussion avec une passionnée.
Interview Clémence Duranton

MULTI. Tu as tenu à ce qu’on se retrouve ici, sur le quai de la Loire, pourquoi ?
Caroline Anglade. C’est mon quartier, là ou je passe la plupart de mon temps quand je ne tourne pas. Je viens au cinéma tous les jours. J’habite ici depuis 4 ans. J’adore ce coin. Je suis vraiment bien ici, le côté verdure, eau,… Je trouve ça très apaisant.
Tu vas vraiment au cinéma tous les jours ?
Caroline Anglade.Oui, c’est le seul truc qui me permet de sortir de ma mélancolie. Je vois tout. J’aime tout voir, des films d’auteur, populaires, français, étrangers… Quand j’étais plus jeune, avec ma meilleure amie on allait sur les Champs-Elysées dans ces salles mythiques qui ont fermé depuis. C’est de là que me viennent mes rêves de cinéma. J‘adore travailler pour la télé, les plateformes mais le cinéma pour moi, c’est le graal. J’adorerais monter les marches de Cannes avec un de mes films. Je refuse d’ailleurs d’y aller avant en spectatrice.
je refuse d'aller au festival de cannes avant que ce soit pour un de mes films
On est dans un café aux allures exotiques. Tu viens souvent ici ?
Caroline Anglade. C’est mon QG, même avant d’habiter là, je venais beaucoup. C’est très convivial, ils me connaissent. On est au bord des quais, c’est calme, face à l’eau, et il y a une librairie juste à côté où je vais beaucoup. Ça s’appelle Quai des songes. Ils ont un rayon papeterie, tout ce que j’aime. J’emmène les enfants aussi.
Tu trouves aussi le temps de lire ?
Caroline Anglade. Je lis énormément quand je peux. Ce n’est pas évident mais j’essaie. Je viens de tourner « Le parfum du bonheur est plus fort sous la pluie », c’est tiré d’un roman de Grimaldi donc je la lis en ce moment. J’adore Anne et Claire Berest…
La dernière fois qu’on s’est vues, c’était il y a deux ans et tu déplorais le fait qu’on te donnait les mêmes rôles de faire-valoir d’un homme, de girl next door…Il semble que ça ait changé depuis.
Caroline Anglade. Oui ! On m’a plongé dans des univers très différents, j’ai fait des rencontres de réalisatrices exceptionnelles et ça a fait basculer les choses. On me propose des rôles plus costauds, plus dense. Ils ont muri avec moi. Je me sens plus épanouie.
j'ai longtemps été la girl next door un peu naïve. on me propose enfin des rôles plus denses
Le rôle que tu as dans la série « Factice » en est un exemple?
Caroline Anglade. J’adore que Victoire flirte avec le danger. Derrière le côté madame tout-le monde, mère de famille bien sous tous rapports, elle est faussaire et c’est qui la fait se sentir vivante. Ça m’a parlé qu’on ne connait jamais vraiment les gens. En creusant, on s’aperçoit souvent qu’ils sont tout autres. Moi aussi j’ai des petites zones de flou comme ça, qu’on n’imaginerait pas.
Dans la pièce « L’effet miroir », dans laquelle tu joues en ce moment, là aussi le personnage vrille. Tu cherches à nous dire quelque chose ?
Caroline Anglade. (elle rit) Mon personnage vrille vraiment et j’admets que ça m’a fait du bien de dégoupiller sur scène. Je vais beaucoup au théâtre aussi. Ça faisait huit ans que je n’étais pas monté sur scène. J’ai eu un besoin de me reconnecter au public et j’aime ne pas avoir de filet, avoir ce risque, ce trac chaque soir.
Il semble que tu veuilles porter des projets à message. On pourrait te retrouver derrière la caméra ?
Caroline Anglade. Chaque chose en son temps. Je me suis lancé dans l’écriture d’un script déjà. Je sais que ça viendra, la réalisation ou la production, mais je me concentre sur l’acting. Après c’est sûr que quand tu fais "Sauvez lisa" ou "Après le silence", tu vois que ça touche beaucoup de femmes. On m’a beaucoup écrit sur ces projets, ce sont des sujets universels. Et quand tu bosses sur une fiction comme ça, tu sais pourquoi tu le fais.