- Rédaction
- 26 juil.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 28 juil.
Ben Harper à Carcassonne : le chanteur offre une performance exceptionnelle
Le chanteur Ben Harper était hier soir au festival de Carcassonne avec The Innocent Criminals pour deux heures d’un show inoubliable. Nous y étions.
Par la Rédaction
Sur l’affiche devant les grilles : Ben Harper, complet. Amassés au niveau de la sécurité, une poignée de quarantenaires impatients. On ira voir s’il y a des t-shirts ? ; Tu crois qu’il va jouer Diamonds ?
À 21 heures 30 pétantes, Ben Harper et son groupe, The Innocent Criminals déboulent sur scène sous les applaudissements fournis. Petit tour de chauffe pour saluer la foule et les voilà qui lancent « Glory & Consequence » pour un début de concert tranquille.
Sur la scène, l’ambiance est cosy : de grands tapis persans accueillent des chaises en bois et tous les instruments qui seront nécessaires au show - des guitares électriques, sèches, des basses... Dans le fond, sur une estrade, deux magnifiques claviers, une batterie et les percussions de l’incroyable Leon Mobley.
Sur la scène, l’ambiance est cosy : tapis persans et chaises en bois.
« Don’t give up on me » offre le premier d’une longue série de moments suspendus avec une fin intimiste, à la guitare et trois voix. Avant la très célèbre « Diamonds on the inside » sur laquelle la foule commence à frapper dans ses mains en rythme. « Burn to shine », incroyable morceau de 1999, fera remuer les derniers réfractaires.
Le public de ce soir est bouillant, admiratif, généreux. À chaque pause, il crie son amour : on t’aime !, on t’adore, merci d’être là, bravo… Obligeant le taiseux compositeur à répondre des mots doux dans un français approximatif. Non c’est moi qui adore vous ! tente-t-il. Difficile de ne pas tomber sous le charme de cette timidité maladroite.
Non c’est moi qui adore vous ! tente-t-il. Difficile de ne pas tomber sous le charme de cette timidité maladroite.
La géniale « Finding our way » offre des sonorités plus reggae. Plus les chansons défilent, plus Harper, au début légèrement enroué, retrouve une voix claire. « Don’t take that attitude to your grave » l’oblige même à se reculer régulièrement du micro pour monter la note.
Les musiciens ont eux aussi pris pleinement possession des lieux et Mobley offre un solo dantesque, généreusement salué par la foule. Pas question ici d’expédier, d’écourter : les 18 titres de la setlist sont joués à plein régime, étirés, savourés. Et le public en redemande.
Pas question ici d’expédier, d’écourter : les 18 titres de la setlist sont joués à plein régime, étirés, savourés.
« Give a man a home », merveilleuse chanson de 1995, ouvre un nouveau chapitre où Harper, assis sur une chaise, guitare posée sur les genoux, se retrouve seul. Cette position donne à l’instrument un son inédit, presque mystique.
Il lève la tête brièvement pour remercier les spectateurs et enchaine « Walk Away », puis « Another lonely day ». L’instant sublime, hors du temps, aurait tiré des larmes à un Golgoth.
L’instant sublime, hors du temps, aurait tiré des larmes à un Golgoth.
Le groupe réapparait pour « Need to know basis », puis la dynamique « Say you will » et une version à rallonge de « Faded ».
Ben Harper se retrouve seul à jouer pendant de longues minutes, alors qu’en fond de scène, ses musiciens saluent la performance. Harper, ravi, se déride, il ose même un pas de danse, s’assoit sur le bord de la scène pour saluer le premier rang et saute sur l’estrade devant le batteur alors que la pluie, comme une réponse à ce moment dantesque, se met à tomber.
Le groupe quitte les lieux sous les cris d’une foule conquise.
la pluie, comme une réponse à ce moment dantesque, se met à tomber.
Après quelques minutes, tous reviennent pour un conciliabule. La liste des titres a déjà été modifiée pendant le show et il semble qu’il faille prendre une décision sur le final.
Le groupe se réunit autour d’un micro pour une version a capella de « Below Sea level ». Magnifique.
« Fly one time » fait chanter le public debout qui réclame « Jah Work ». Manque de chance, le titre prévu initialement doit être sacrifié pour passer directement à « Amen Omen » dans une version inédite mélangée avec « Knockin' on Heaven’s Door ».
« Jah Work » prévu sur la setlist initiale doit être sacrifié.
En guise de bouquet final, Harper, seul, joue « Waiting on an Angel », tout en douceur.
Il tend les bras vers les spectateurs en guise d'ultime remerciement et s’éclipse.
À Carcassonne, Ben Harper et The Innocent Criminals ont prouvé qu’on pouvait être généreux sans dire un mot. Et ont offert un concert exceptionnel dont la Cité se souviendra longtemps.
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