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Kendrick Lamar et SZA à Paris : on a assisté à leur concert dantesque


Kendrick Lamar, considéré comme le plus grand rappeur de l’Histoire a allié ses forces avec la reine de la pop SZA pour une tournée internationale, le Grand National Tour. Ils se produisent à Paris les 15 et 16 juillet.


Par Clémence Duranton

sza et kendrick lamar au super bowl 2025
Le rappeur Kendrick Lamar et la chanteuse SZA le 9 février 2025 lors du Super Bowl - crédit Jamie Squire

Il est 20 heures dans les couloirs de Paris la Défense Arena. Dans les stands, les t-shirts faussement vintage et les sweat-shirts s’arrachent, malgré leurs prix délirants (55 euros pour les premiers, 120 pour les seconds). Le public de Kendrick Lamar et SZA est la bonne cible : il aime la sape, ose le bling, sans jamais tomber dans le vulgaire. Les allées de l’Arena ont pris des airs de défilé de la fashion week.


20 heures 20. Devant une salle pas tout à fait comble, Kendrick Lamar fait son entrée dans une voiture vintage sous les applaudissements de la foule et démarre ce concert du Grand National Tour avec des morceaux issus des albums GMX, Damn et To Pimp a butterfly : Wacced out murals, Squale up, Element….


la scénographie est non seulement chic, épurée, moderne mais brillamment pensée

Lamar évolue sur une scène centrale prolongée par trois autres plateformes reliées par de larges passerelles. Dans le fond, trois écrans géants peuvent s’ouvrir sur un fond de scène. Et la soirée le révélera, l’ensemble est non seulement chic, épuré, moderne mais brillamment pensé : des trappes cachées un peu partout permettent aux musiciens, danseurs, chanteurs d’émerger et de disparaitre en un clin d’œil. Le sol d’apparence bétonnée permet des effets lumineux, de pyrotechnie et abrite deux nacelles.


Mais il est l’heure pour Kendrick d’accueillir SZA après un premier acte efficace. Les spectateurs hurlent alors que la bombe fonce direct vers eux. Pas de playback, pas de backup, ici le rap se chante en direct et sans filet. Là encore, la scénographie est maline : si pour Kendrick, elle s’habille de teintes froides et prend des airs industriels, pour la chanteuse, elle évolue en quelque chose de plus tamisé, plus chaud, plus cosy. Le duo interprète 30 for 30, puis seule, SZA s'attaque aux titres plus RnB Love Galore, Broken Clocks, The Weekend.


c’est la difficulté de ce show : Kendrick et SZA ont des styles et des publics différents

Et c’est là, la difficulté de ce show : Kendrick et SZA collaborent depuis 2014 et le premier album de SZA, ils se sont produits lors de la mi-temps du Super Bowl plus tôt dans l’année, mais leurs styles sont très distincts... et leurs publics aussi. Cette tournée est donc un véritable pari où le spectateur doit accepter de jongler d’un style urbain très affirmé avec Kendrick à quelque chose de plus pop, chanté, avec SZA.


Pour l’acte 3, Kendrick est de retour et balance les tubes : Swimming Pools, Humble., m.A.A.D city… Tantôt seul, tantôt accompagné d’une bande de danseurs encapuchés, il enchaine les morceaux sans les expédier. Pas le choix : la setlist comporte 53 titres pour un show de 2 heures 30. Alors Lamar parle peu, chauffe le public avec 2 phrases avant de relancer la machine. Et quelle frustration que le son de l’Arena ne permette pas d’apprécier pleinement sa voix nasillarde et son flow inimitable.


Après un acte 4 où on aura vu SZA enfourcher une fourmi géante et montrer toute l’étendue de son instrument vocal, le duo se retrouve enfin ensemble sur scène pour faire danser le public avec All the stars et Love., alors que chacun s’élève sur une nacelle de part et d'autre de la salle. La foule en redemande alors que Lamar disparait à nouveau.


Quand le binôme se retrouve sur scène, la foule explose

Entre chaque acte, des magnétos courts et efficaces rythment le show. Les écrans alternent, les mises en scène et les décors aussi. Un escalier, des voitures, une fourmi, des barres de danse, on aura même vu SZA voler avec des ailes de fée… ou presque. La configuration de l’espace ne permet pas aux gens placés sur les côtés de voir les écrans ni le fond de scène. Ainsi, même en ayant payé 160 euros la place, certains ont eu droit à une visibilité réduite pendant une partie du show. Les tickets pour les deux soirs vont de 78 euros à 210 euros pour la fosse or. Pas donné - surtout quand on ne voit pas tout - mais on a vu pire.


Il est 23 heures. Le concert finit en apothéose sur Gloria. La foule est unanime : elle en a eu pour son argent.


Ce soir, le binôme a prouvé qu’un roi et une reine peuvent conquérir tous les royaumes.



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